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EDITO

S'adapter et se réinventer

Norbert Alvarez Directeur de la publication

C'est désormais officiel. Hors crise des subprimes de 2008, c'est la première fois depuis un quart de siècle que les prix moyens de l'immobilier sont à la baisse. Ils reculent ainsi de 0,3% sur un an le mois dernier, selon les dernières indications de la FNAIM. Aussi, il faut tenir compte de l'inflation, de plus de 5% sur la même période, qui a aussi fait baisser la valeur des biens. Aujourd'hui, la période de hausse des prix est révolue. Que ce soit pour les logements neufs ou anciens, des maisons ou appartements, dans les métropoles, les villes moyennes ou les territoires ruraux, quasiment tous les secteurs du marché sont impactés par ce retournement. Seules les zones touristiques et les résidences secondaires font exception à la règle.

Annoncé depuis plusieurs mois, ce retournement n'est en rien une surprise et répond à une logique. Si les prix sont bien en recul, c'est parce que les ventes le sont également. En 2021, 1 169 000 transactions ont été réalisées en France, puis 1 107 000 en 2022. Et les experts de la Fnaim n'envisagent pas plus de 950 000 ventes en 2023. Cette baisse de volumes s'explique par le fait que pour enrayer l'inflation montante, le coût de l'argent (taux d'intérêt) a été renchéri. Aujourd'hui, de nombreux acquéreurs potentiels ne peuvent plus réaliser leur opération. Comme les premiers touchés sont les ménages les moins aisés, il y a un risque que l'on se dirige vers un marché qui pourrait écarter de plus en plus de candidats à l'accès à la propriété. Et le gouvernement, malgré la demande des banques et des experts de l'immobilier, ne semble pas enclin, pour l'instant, à assouplir les règles pour obtenir un financement immobilier. Tout cela a bien entendu des conséquences sur la profession. Dans l'immobilier neuf, par exemples, qui est en crise, l'alerte est lancée car, selon la Fédération française du bâtiment, 100 000 emplois sont menacés d'ici 2025 dans le secteur.

A découvrir dans ce numéro

Pour autant, l'immobilier a prouvé sa résilience à plusieurs reprises déjà par le passé. Pour les agents et autres professionnels, cette année 2023 est placée sous le signe de l'adaptation. Avec en premier lieu la loi Climat et Résilience et ses premiers effets. Vous le lirez dans ce numéro, les agents immobiliers doivent s'adapter aux effets de cette loi avec la question des rénovations énergétiques et du DPE qui occupent plus que jamais des places importantes avant, pendant, et parfois même après la transaction. Autre sujet : les copropriétés, et notamment la responsabilité de l'ensemble des copropriétaires qui doivent se partager les frais de justice en cas de litige. Vous lirez aussi que la responsabilité de l'agent immobilier peut être aussi engagée quand le diagnostic d'amiante est erroné et que les nouveaux propriétaires s'en rendent compte après la transaction. La question des mandats et registres réalisés en ligne sera également posée. L'agent doit-il impérativement imprimer ces documents et combien de temps faut-il les conserver ? Enfin, en cette période plus difficile, certains agents immobiliers en profitent aussi pour se réinventer, en se formant, pour devenir le référent viager de leur agence.

Photo | Norbert Alvarez Directeur de la publication

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