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MÉTIER

Au loup ?!

Virginie Bonnefon

L'immobilier a toujours été considéré comme un investissement plutôt sûr et stable. Cependant, les fluctuations économiques, le contexte international et les enjeux sociétaux peuvent entraîner une contraction du marché immobilier : c'est en tous cas ce qui nous est annoncé pour 2023.

Avant de crier « au loup », il est peut-être temps de rappeler qu'une période difficile, voire une crise, peuvent également créer des opportunités pour l'ensemble des acteurs concernés.

En premier lieu, nous avons tous récemment entendu ici et là qu'une contraction du marché pourrait entraîner une baisse des prix de l'immobilier. Alors, menace ou opportunité ? Le nez plongé dans les honoraires au pourcentage, on anticipe une baisse de chiffre d'affaires pour les transactionnaires. Et si nous regardions le verre à moitié plein ? Des prix en retrait, cela pourrait en réalité intéresser en masse les investisseurs, qui se porteraient acquéreurs de biens difficiles à vendre, pour les acheter à des prix avantageux, puis les rénover (y compris énergétiquement) et les revendre pour réaliser un bénéfice. Cela peut être particulièrement intéressant pour les investisseurs à long terme, qui peuvent acheter des propriétés dans l'attente d'une reprise du marché. Le volume pourrait-il compenser la baisse de valeur ? C'est une piste à envisager.

Autres acteurs qui pourraient tirer (enfin !) leur épingle du jeu : les promoteurs immobiliers. En effet, des prix inférieurs pourraient rendre les terrains plus accessibles et les promoteurs pourraient acheter des terrains à des prix plus raisonnables pour rattraper les 3 dernières années de crise qui ont déjà démarré pour eux : baisse des permis de construire accordés, baisse du nombre de mises en chantier, hausse du coût des matériaux et plus récemment baisse significative des réservations. La baisse des prix d'achat du foncier constitue-t-elle une possibilité d'un nouveau départ pour la construction de logements neufs ?

En outre, les intermédiaires de l'immobilier courent peut-être un danger. Comme dans toute période de crise, la tentation de réduction des coûts est grande. Mais pour résister, mieux vaut se tenir prêt à innover et à trouver de nouvelles façons de performer. Une crise représente une rupture par rapport à des schémas traditionnels. L'exemple le plus frappant reste la crise sanitaire de 2020-2021, pendant laquelle chaque acteur du marché a cherché des solutions jamais envisagées auparavant pour continuer d'exercer dans un cadre au-delà du contraignant. La démocratisation des visites virtuelles en transaction comme en location en est l'un des résultats les plus flagrants.

La crise est en réalité une opportunité de remettre en cause ses outils, de réfléchir à des innovations de rupture, de faire émerger de nouvelles solutions voire de nouveaux modèles, et bien entendu de développer des moyens organisationnels et technologiques inédits. Pour autant que l'on se projette immédiatement sur une réussite de la sortie de crise, en ayant créé les conditions de la confiance et de la détermination pour faire adhérer ses équipes au projet. Parce qu'en période de trouble, seule la motivation des troupes pourra entraîner l'innovation.

Photo | Virginie Bonnefon

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#Marché

#Opportunité

#Remise en cause

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