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TRIBUNE / A L'AFFICHE

SNPI : «La rénovation énergétique ne doit pas se faire au pas de course»

Alain Duffoux, le président du SNPI

Si l'année qui vient de s'achever a sonné les retrouvailles des acteurs du secteur immobilier - les salons professionnels en tête - l'année 2023 s'annonce plus rude. Marché tendu, loi Climat et Résilience, combats à venir... Alain Duffoux, le président du SNPI, fait le point.

Quel bilan faites-vous de l'action du SNPI en 2022 ?

L'année a été marquée par la reprise post covid, cela nous a permis de retrouver nos adhérents en présentiel, de réorganiser nos séminaires d'experts, de participer aux salons professionnels. Nous avons également pu renouer avec nos partenaires internationaux aux États-Unis, au Liban, en Thaïlande...
En parallèle, je retiens également des périodes plus compliquées comme la hausse du taux d'usure. L'accès au crédit est devenu difficile pour nombre de Français, toutes catégories sociales confondues. Enfin, l'année a été politiquement riche, notamment avec la reprise, par le gouvernement, du chantier concernant la loi Climat et Résilience.

Justement, le calendrier sur la classification énergétique entre en vigueur en dépit de la grogne exprimée par les syndicats immobiliers. Êtes-vous inquiet ?

5,5 millions de logements classés F et G sont concernés par ces mesures, donc oui : je suis légitimement inquiet. Les matériaux nécessaires à leur rénovation ne sont plus aussi facilement disponibles en raison de la crise sanitaire et plus dernièrement, de la guerre en Ukraine. Quant aux financements, même si le gouvernement annonce des dispositifs de simplification et plus de pédagogie, j'imagine que beaucoup de Français seront mis en difficulté. J'ai peur que certaines personnes préfèrent vendre ou pire, louer dans l'illégalité, plutôt que de devoir souscrire à de nouveaux emprunts mettant à mal leurs finances. Pourquoi ne pas avoir proposé un système plus simple avec de nouveaux dispositifs fiscaux ou des économies d'impôt ? Cela va nécessairement avoir des conséquences sur les prix, avec des marchés faussés... Et cela ne profitera pas aux investisseurs français. La rénovation énergétique d'une partie du parc privé locatif est indispensable, mais elle ne doit pas se faire au pas de course. D'ailleurs, sur ce sujet, je ne comprends pas que la France ne prenne pas modèle sur ses voisins européens.

Pensez-vous que cela augure une année difficile ?

Sans sombrer dans le pessimisme, beaucoup de logements devraient sortir du marché. Pour les syndics de copropriétés, ce sera peut-être l'opportunité d'accompagner les travaux de rénovation, mais pour la transaction et la gestion locative, cela signifiera certainement des recettes en moins. Sur le terrain, nous constatons d'ailleurs déjà des ralentissements. Tout est fait pour que le marché se bloque. J'incite donc le gouvernement à faire preuve de plus de souplesse, car les délais ne sont pas tenables.

Les professionnels sont-ils sensibles au sujet ?

Tous les confrères comprennent effectivement les enjeux : ils s'équipent, se modernisent. D'ailleurs, le SNPI, via son école, propose des formations : BTS, licences, VAE et formations continues sur des thématiques relatives à la loi Climat et Résilience. Nos séminaires experts sont aussi l'occasion de sensibiliser nos adhérents sur ces sujets qui doivent aujourd'hui faire partie de notre expertise immobilière.

En novembre dernier, le SNPI était présent au RENT et au Salon de la Copropriété et de l'Habitat durable et connecté ?

Oui, nous y avons animé de nombreux débats et participé à de nombreuses conférences avec les différents acteurs de la filière : les grandes lignes du Conseil Syndical, quel syndic pour quelle copropriété, les projets de formations initiales pour les jeunes, la transition énergétique comme opportunités professionnelles...

Sur le RENT, vous étiez également sponsor des Trophées de l'innovation. Qui étaient les finalistes ?

Les trois finalistes du trophée sont Buildrz, Piloc et Depozen. Le premier est une solution permettant de détecter les terrains avec un potentiel de construction et d'accéder aux informations clés, de réaliser des faisabilités et de mettre en relation les différents acteurs. Nous allons continuer à travailler ensemble. Piloc, ensuite, permet de simplifier la gestion locative en sécurisant le paiement des loyers. Depozen, enfin, propose de remplacer le dépôt de garantie traditionnel par un nouveau produit d'assurance souscrit par le locataire. C'est une solution plus sécurisante pour toutes les parties prenantes.

Prévoyez-vous des nouveautés en 2023 ?

Nous lancerons une section internationale afin de permettre à nos adhérents et partenaires étrangers de se mettre en relation. Le SNPI renoue également avec le CEPI (NDLR : European Association of Real Estate Professions), l'organisation européenne des professionnels immobiliers.
Après le lancement d'une newsletter, d'un nouvel outil d'annonces immobilières (snpi.immo), nous prévoyons enfin des nouveautés technologiques pour nos adhérents avec de nouveaux outils en ligne et de nouvelles avancées sur notre CRM.

Photo | Alain Duffoux, le président du SNPI

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#Climat et résilience

#Rénovation énergétique

#Innovations

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