DOSSIER

Des innovations pour baisser la facture énergétique des copropriétés

Flambée des prix de l'énergie, inflation et exigence de réduction des consommations. Une équation difficile à résoudre par les temps qui courent. Certaines copropriétés anticipent d'ailleurs un hiver tout à la fois frileux et coûteux, avec des syndics et des propriétaires à l'affut de la moindre économie. Pour faire face à ces inquiétudes et entrer de plain-pied dans l'ère de la sobriété énergétique, des solutions existent avant la mise en oeuvre de travaux de rénovation plus ambitieux. Zoom sur ces innovations aussi pratiques qu'économiques.

« Nous sommes dans une situation d'urgence », a déclaré le jeudi 6 octobre Agnès Pannier-Runacher, la ministre française de la Transition énergétique lors de la présentation du plan de sobriété énergétique du gouvernement. Certains, s'ils l'ont entendu, n'ont pas attendu : les premiers frimas ne sont plus très loin et les syndics comme les propriétaires s'inquiètent de l'hiver à venir. Il faut dire que la hausse des prix de l'énergie pèse lourdement sur le budget des ménages, le chauffage représentant à lui seul la moitié de la facture énergétique d'un logement. Face à cela, certaines copropriétés ont déjà pris des mesures en installant, par exemple un répartiteur (rendu obligatoire par la loi Elan pour certains immeubles) permettant de déterminer la consommation de chauffage des logements, en mesurant la température de chaque radiateur en continu... Et ainsi de faire baisser les consommations d'environ 15 %, par la seule prise de conscience des résidents.

Pilotage énergétique et boîtiers intelligents

Autres solutions, la mise en place d'un monitoring énergétique - tel que celui proposé par l'entreprise A.T.I (Assistance technologique immobilière) - pouvant réguler les systèmes de chauffage, d'eau chaude sanitaire, de ventilation ou d'électricité grâce à la collecte et à l'analyse des données de consommation des résidents. Une autre innovation propose la mise en place de boîtiers intelligents. Leur fonctionnement : grâce à un algorithme prédictif, la chaufferie anticipe les variations des conditions météo, prend en compte l'inertie du bâtiment, régule la température et optimise ainsi la consommation tout au long de la saison de chauffe. Parmi eux, celui conçu et développé par la société Acorus et son partenaire d'efficap permettant, selon leurs dirigeants Philippe Benquet et Éric Lenne, « de réaliser de 10 % à 30 % d'économies d'énergie ». Dans le même ordre d'idée, la PME française Voltalis produit un thermostat intelligent capable de moduler la consommation de chauffage électrique.

Du serveur informatique au chauffage électrique

La société Quarnot mise quant à elle sur un système d'économie circulaire numérique : la chaleur écologique. Le déchet des uns (la chaleur informatique) devenant la ressource des autres (la chaleur des bâtiments). Concrètement, l'entreprise valorise la chaleur perdue des serveurs informatiques pour chauffer des bâtiments neufs et anciens et les alimenter en eau chaude sanitaire par le biais de radiateurs informatiques et de chaudières numériques qu'elle a conçues. Point positif de ces innovations, elles permettent non seulement de réduire la facture des résidents, mais améliorent leur confort et assurent aussi une valorisation plus importante des bâtiments (la fameuse valeur verte). Et si, pris au dépourvu lorsque la bise sera venue, il est trop tard pour recourir à ces innovations, il reste encore quelques conseils de bon sens faciles à appliquer : aérer son logement (sans oublier d'éteindre le chauffage bien sûr), réduire la température en cas d'absence, fermer les volets pendant la nuit et moduler la température de chaque pièce. Des habitudes à ancrer durablement chez tous les résidents, car comme l'a rappelé Agnès Panier-Runacher, « le combat ne s'arrêtera pas à l'hiver 2022-2023 ».

Photo | Freepik

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