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FÉDÉRATION / SYNDICAT

Le président de la FNAIM veut clore son mandat sur des actions concrètes

Le président de la FNAIM veut clore son mandat sur des actions concrètes. Avant la fin de son mandat et celui du président de la République Emmanuel Macron, Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim souhaite clore certains dossiers et transmettre le témoin dans les meilleures conditions. Il nous détaille ses objectifs pour 2022 et les mesures qu'il aimerait voir entérinées avant son départ.

Le président de la République Emmanuel Macron sera en poste jusqu'au 10 avril, date des élections présidentielles. Avant cette date quelles sont les réformes prioritaires ?

La commission de contrôle au sein du CNTGI[1] doit être nommée. Il faut aussi mettre en place le décret sur la formation initiale des collaborateurs qui était prévu par la loi Alur. Nous avons reçu un accueil positif du ministère du logement, des finances et du travail. La priorité est d'avoir une vision commune pour que ce décret[2], que je considère comme essentiel pour la professionnalisation de la profession puisse être acté. Autre dossier : la revalorisation de nos honoraires de baux. Rien n'est encore acté mais nous ne baissons pas les bras. Nous avons proposé des solutions alternatives réglementaires pour rendre automatique cette revalorisation par l'indice IRL de notre barème.

Vous avez aussi proposé des mesures sur le coût de l'énergie. Quel est le résultat ?

Effectivement ! Deux alertes ont été portées auprès d'Emmanuelle Wargon[3], une sur le calendrier non soutenable de la rénovation énergétique, une autre sur la hausse trop importante du coût des contrats des chauffages (entre 40 et 90%). Pour l'heure, c'est notre action sur le deuxième point qui a été entendue puisque le bouclier tarifaire a été élargi aux copropriétés chauffées au gaz.

En parallèle vous avez obtenu des résultats plus concrets ?

Oui ! Trois : grâce aux actions syndicales. Il y a deux avancées importantes dans la loi 3D[4], celle de la symétrie entre les professionnels et les particuliers pour les annonces concernant les locations de biens soumis à l'encadrement des loyers et la prolongation du délai pour mettre aux normes nos règlements de copropriété sur les domaines des parties communes et de charges spéciales. Nous bénéficions aussi d'une dérogation dans la loi sur le passe-vaccinal pour organiser nos assemblées générales en visio ou en vote par correspondances jusqu'au 31 juillet.

Plusieurs présidentiables se sont exprimés au dernier congrès de la Fnaim sur leurs objectifs pour le secteur de l'immobilier. Y-a-t-il des propositions concrètes dans les programmes ?

Il y a de bonnes réflexions comme la notion de calendrier en termes de rénovation énergétique qui interroge les candidats. Cette évolution a été permise grâce à notre action commune avec l'Union sociale pour l'habitat. Autre idée faisant son chemin celle des droits de successions et la redistribution inter-générationnelle comme moyen de solvabilité pour la future génération de jeunes propriétaires. Mais d'autres suggestions ne nous conviennent pas comme l'encadrement des loyers, la hausse de l'impôt sur la fortune immobilière.... Et puis il y a une réalité qu'aucun candidat n'a encore su lire, c'est l'aspiration profonde des Français en termes de logement post-covid : celle d'un réel désir de maison individuelle avec une forte appétence pour une installation en zone rurale ou périurbaine. Le fait que la ville attire moins, que l'un des premiers critères pour choisir son habitation soit la recherche d'un bien paisible ne transparaît dans aucune des propositions des candidats.

2022 est une année riche d'événements puisque le congrès de la Fnaim sera marqué par vos adieux. À quoi faudra-t-il s'attendre ?

Le congrès se tiendra du 5 au 6 décembre sur l'intégralité du Carousel du Louvre et aura sa superposition digitale. Il se déroulera dans un contexte particulier car il y aura un nouveau ministre du logement et un(e) nouveau(elle) président(e) de la Fnaim. Ce congrès sera placé sous le signe du rassemblement et du lancement d'un nouveau projet pour la Fédération. Ce sera aussi l'occasion de dresser mon bilan. Avant mon départ, j'ai la volonté d'une double unité : l'unité de la Fnaim et l'unité de tous les syndicats pour qu'il y est un moment d'expression collective lors du congrès. À long terme, j'espère que la Fnaim saura se positionner auprès de la nouvelle équipe gouvernementale pour s'insérer dans la politique du logement. Un des grands enjeux politiques sera la réflexion sur la loi Hoguet. Je pressens certaines volontés gouvernementales de vouloir faire évoluer cette loi. Or, elle a démontré sa pertinence tant sur la structuration des marchés par les professionnels que pour la sécurité vis-à-vis des consommateurs.

2021 a été une année exceptionnelle pour le marché de l'immobilier. Tous les indicateurs étaient au vert. Comment débute 2022 ?

2022 débute bien avec des taux d'intérêt qui restent bien orientés même si on peut s'interroger sur le duo inflation et taux d'intérêt : deux éléments que nous ne maîtrisons pas. Dans ce contexte, 2022 démarre bien pour notre profession. La demande est toujours importante et solvable mais il y a un point noir. Nous souffrons au niveau du recrutement ce qui impacte notre développement. L'activité du syndic de propriété est particulièrement touchée comme le prouve un récent sondage. 75 % des 1 275 entreprises de syndics de la Fédération sont en grandes difficultés de recrutement. Un souci majeur qui met en danger cette profession. Si ce problème de recrutement qui vaut pour toutes les branches n'est pas résolu, il sera impactant pour la performance de nos entreprises et la qualité des services.

[1] Le Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières (CNTGI) est un organe représentatif de la profession immobilière créé par la loi Alur en 2014.
[2] Ce décret concerne la formation initiale des collaborateurs habilités qu'ils soient salariés ou agents commerciaux.
[3] Ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement.
[4] Le projet de loi «3D» concerne la décentralisation, la différenciation et la déconcentration, et vise à transformer les relations entre l'État et les collectivités territoriales.

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