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Guillaume Martinaud, président d'Orpi : « je souhaite tirer le réseau vers le haut, au travers de nos valeurs coopératives »

Depuis janvier, Guillaume Martinaud est le nouveau président de la coopérative immobilière Orpi. Les arguments sur lesquels il s'est fait élire : tirer le réseau vers le haut, tout en conservant un ancrage fort et déterminé dans la réalité des professionnels, comme dans celle de leurs clients. Formation, développement, digitalisation, nouveaux défis. Perspectives et décryptage d'un mandat qui s'annonce tout autant ambitieux qu'engagé.

Vous venez d'être élu à la tête de la coopérative. Sur quels engagements, valeurs vous êtes-vous fait élire ?

Je souhaite redonner tout son sens au mot « coopératif » et remettre plus de démocratie dans la gouvernance du réseau. Régionale, notre liste est une bonne représentation des aspirations des agents Orpi installés partout en France, son élection traduit bien leur volonté de participer à la construction du réseau.
Nous souhaitions aussi très fortement faire de notre métier un axe fort : tout ce qui est produit par la coopérative, nos outils, nos process, nos formations doivent être au service des associés et de leurs collaborateurs.

Pour se faire, quels chantiers rythmeront votre mandat ?

Parce que la coopérative est composée de femmes et d'hommes de profils et d'horizon différents, nous sommes persuadés qu'il faut remettre de l'humain dans la formation. L'idée est donc de décentraliser la formation en mettant en place des centres régionaux, distants de moins de deux heures des agences. Le premier de ces centres a été créé à Toulouse, huit le seront courant 2022. J'espère voir ce modèle dupliqué sur l'ensemble du territoire national avec une vingtaine de centres en tout.

Dans le contexte actuel, de plus en plus de réseaux tendent plutôt vers la digitalisation de leurs formations. Vous êtes donc à contre-courant ?

Je suis convaincu que la formation à distance ne suffit pas. Nous avons forcément besoin, à un moment ou à un autre, de démonstration et de relation. Présentiel et e-learning sont totalement compatibles - nous proposons d'ailleurs un parcours digital - mais l'échange entre associés ou conseillers me paraît fondamental. C'est le fondement de notre coopérative.
L'une des forces d'Orpi, c'est de vous permettre d'évoluer, vous pouvez commencer comme conseiller, puis devenir associé, puis président. Je crois depuis longtemps en la transmission, au fait de donner la possibilité à chacun d'aller au bout de son projet. En 2014 par exemple, j'ai initié la VAE avec l'ESPI afin que les conseillers puissent passer leurs diplômes professionnels et obtenir leurs cartes T et G. À cette époque, peu de monde y croyait. Aujourd'hui, nous avons plus de 300 diplômés. De même pour le Certificat de qualification professionnelle (CQP) permettant aux collaborateurs de bénéficier d'une formation qualifiante au métier de négociateur immobilier. Ma préoccupation, c'est de réussir à professionnaliser notre métier afin de démontrer aux clients le sérieux de nos compétences.

N'est-ce pas déjà le cas ?

Nous sommes aujourd'hui numéro 1 en nombre d'agences en France, mais nous devons aussi valoriser notre compétence, et démontrer la valeur de notre service, prouver que nos honoraires sont justifiés. Nous ne devons pas avoir peur de la difficulté et continuer à rédiger nos compromis ce qui est un gage de sérieux pour nos clients et un service précieux. J'entends donc tirer le réseau vers le haut grâce à nos connaissances des questions juridiques, des nouveaux DPE, etc.

La digitalisation de vos outils fait-elle partie de vos priorités ?

Orpi est déjà largement digitalisé : nous étions en effet précurseurs avec la signature électronique en 2015. Pour autant, nous souhaitons nous moderniser afin que nos agents disposent d'outils simples à utiliser, au service de leur métier et qu'ils ne soient pas contraints de passer des heures derrière leur ordinateur. Nous devons donc trouver des solutions de simplification du parcours client en matière d'estimation, de visites virtuelles, etc. Encore une fois, il nous faut réussir à accompagner nos clients tout au long des leurs actes immobiliers en leur démontrant notre plus-value. À nous de faire la différence auprès des clients, notamment concernant les pratiques des mandataires qui - s'ils évoluent dans le même secteur - ne font pas le même métier et ne sont pas contraints aux mêmes règles que nous : la concurrence est nécessaire et utile, je demande cependant une équité de traitement.

Quel bilan de l'année 2021 dressez-vous et quelles sont vos ambitions concernant le développement du réseau ?

Après une année hors normes, je peux dire que le réseau a continué à progresser dans toutes les villes avec 1350 agences, environ 8000 collaborateurs et plus de 1000 associés. Je veux désormais aller plus loin en développant les agences dans les zones rurales jusqu'ici délaissées. Les Français souhaitant plus d'espace depuis le débout de la crise sanitaire, cela tend à prouver qu'il existe un potentiel sur ces zones sur lesquelles les associés pourraient être aidés en bénéficiant de droits d'entrée spécifiques. Nous entendons également développer le pôle dédié à l'administration de biens dont 650 agences du réseau déploient l'activité à ce jour. De même pour l'activité « Syndic de copropriété », pas suffisamment déployée. Il s'agit de métiers porteurs pour lequel nous devons apporter des solutions à nos clients.

Les élections présidentielles approchent. Quelles mesures souhaiteriez-vous voir mises en place ?

Le logement n'est pas, n'a jamais été, un thème suffisamment évoqué lors des campagnes électorales. Il faut libérer le foncier, proposer une stabilité en matière de mesures fiscales avec une vision à long terme. Les politiques doivent prendre conscience que les propriétaires sont nécessaires à la bonne santé de notre économie, qu'ils y contribuent en faisant travailler de nombreux corps de métier.
En ce sens, la loi Climat et résilience est positive : cela poussera les Français à rénover et à entreprendre des travaux pour améliorer leur logement, et les locataires à habiter dans des biens plus conformes. Pour les professionnels, c'est l'opportunité de rentrer des biens à la vente, mais aussi de continuer à monter en compétences sur la question environnementale pour mieux accompagner nos clients.

BIO EXPRESS

Formé à l'École Supérieure des Professions Immobilière (ESPI), Guillaume Martinaud a débuté dans une agence familiale qu'il a ensuite reprise en 2007. Il entre chez Orpi en 1996 comme conseiller, puis devient président de son Groupement d'intérêt économique (GIE) en 2009. Sous le mandat de Bernard Cadeau, il entre au conseil de gérance d'Orpi France en 2015, en charge de la direction des systèmes d'information (DSI). Vice-président du réseau, il quitte le conseil en 2019. Il est élu à la tête du réseau en janvier 2022, sa liste remportant 61 % des voix. Il partage désormais son temps entre le siège d'Orpi à Clichy (92) et son agence, à Capbreton (40).

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