EDITO

L'immobilier, valeur refuge

En cette période incertaine, est-ce prendre un pari risqué que de se lancer dans un projet d'achat immobilier ? Beaucoup de Français se posent légitimement cette question, tant les confinements et la perspective d'une crise économique peuvent empêcher de se projeter vers l'avenir. Quels conseils peuvent alors donner les professionnels de l'immobilier pour rassurer acheteurs et vendeurs ? Attendre n'est pas forcément la marche à suivre. En effet, dans la plupart des territoires aujourd'hui, la demande de logements est toujours aussi soutenue, tandis que l'offre est toujours fortement limitée. Et cela soutient le niveau des prix. Certains professionnels évoquent d'ailleurs une pénurie de biens à vendre dans certains secteurs.

Malgré une année affectée par les divers confinements, les premières tendances de 2021 indiquent que les prix continuent d'augmenter. Un baromètre, établi récemment par SeLoger, indique que la hausse moyenne, en France, a été de 6% entre avril 2020 et avril 2021 contre 4,7% entre 2019 et 2020. Cette hausse des prix est encore plus importante sur le marché des maisons, avec 7,7% contre 5,9% pour les appartements. Les acheteurs sont aujourd'hui confrontés à la pénurie de biens et voient donc leur marche de négociation réduite sur les prix proposés. De leur côté, les notaires font état d'une augmentation de 6,5% des prix entre le quatrième trimestre 2019 et le quatrième trimestre 2020. En Ile-de-France, les prix ont connu une hausse de 6%, et en région, ils ont augmenté de 4,8%.

Les acheteurs doivent avant tout répondre à une question pour déterminer leurs intentions en matière d'immobilier : cette tendance à la hausse des prix va-t-elle se poursuivre durant les mois à venir jusqu'à fin 2021, ou bien le marché va-t-il caler ? Difficile pourtant de répondre car la demande risque de rester forte, et donc les prix élevés. Les notaires sont également prudents sur les futurs comportements des Français une fois qu'ils auront subi les effets de la crise économique, notamment pour les ménages qui ont connu des pertes de revenus dans l'aéronautique, la culture, la restauration ou le tourisme. Enfin, si les taux restent historiquement bas, les conditions d'emprunt pourraient encore évoluer. La seule certitude est la valeur refuge que représente l'immobilier. Elle vient d'ailleurs de le prouver en traversant la crise. Avec force et résilience.