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Canaries : le covid rebat les cartes de l'investissement immobilier

Reiseuhu on Unsplash

Destination paradisiaque jusqu'alors massivement fréquentée, l'archipel des Canaries a été touché de plein fouet par la crise sanitaire. Depuis, le tourisme est en baisse et les entreprises liées à ce secteur sont à la peine, locations saisonnières comprises. Conséquence : les investisseurs se font plus rares. Mais tout n'est pas perdu, le gouvernement régional milite en effet pour faire de l'île LA destination idéale pour les télétravailleurs européens, permettant de ce fait au marché immobilier d'opérer sa mue.

Si la crise du Covid a provoqué la paralysie économique de nombreux pays, elle fut dévastatrice pour ceux vivant principalement du tourisme. Parmi eux, Les Canaries ont particulièrement souffert de la désertion des voyageurs. Ainsi, le nombre de touristes internationaux arrivés aux Canaries en 2020 était de 3,8 millions, contre 13 millions l'année précédente*. Et si pour cet été les prévisions sont un peu plus réjouissantes avec plus de 5 millions de touristes attendus, elles sont encore loin d'atteindre les niveaux prépandémiques.
Alarmantes, les pertes engendrées touchent toutes les entreprises liées directement - hôtellerie, restaurants et bars, entreprises de loisirs - et indirectement à ce secteur. C'est notamment le cas des locations saisonnières, pour lesquelles les demandes ont fortement chuté. De ce fait : « L'ensemble des marchés d'investissement immobilier - résidences secondaires ou investissements pour de la location - se sont effondrés, alors qu'il y avait une très forte demande juste avant le confinement, note Luc Boisselier, dirigeant de Tenerife Immobilier, conseiller et chasseur, travaillant principalement pour le compte de futurs expatriés ou d'investisseurs. L'autre effet du Covid a été la difficulté, encore plus forte, à trouver un financement. Pour ce type d'investissement, les banques sont de plus en plus frileuses. »

Opération séduction du gouvernement canarien

Le covid aurait-il sonné la fin du modèle du tourisme de masse ? C'est ce que la réalité semble en tout cas prouver : depuis le début de l'année 2021, le gouvernement régional canarien explore de nouvelles solutions tournées vers un tourisme plus durable en faisant de la destination un eldorado pour les télétravailleurs. Le gouvernement investit pour cela un demi-million d'euros et lance un plan d'action visant à attirer quelque 30 000 télétravailleurs du monde entier dans les cinq prochaines années. « Cela enrichira le secteur touristique canarien, permettra de rajeunir la destination, en plus d'attirer des professionnels hautement qualifiés », explique Yaiza Castilla Herrera, ministre du Tourisme, de l'Industrie et du Commerce. S'inscrivant dans cette stratégie, la compagnie aérienne Iberia Express propose même des réductions pour les télétravailleurs souhaitant se rendre aux Canaries.
« C'est une démarche pertinente, explique Luc Boisselier. L'économie a été impactée au point que certains hôtels ou commerces ne pourront pas rouvrir. Les îles n'ont jamais connu une telle crise, il faut donc se réinventer. Ici, il y a tous pour plaire aux télétravailleurs : pas de décalage horaire, deux aéroports internationaux, une situation à seulement 4 heures de Paris, une très bonne connectivité, un climat fantastique toute l'année et des paysages incroyables, un faible coût de la vie, sans parler d'une hospitalité hors du commun. »

Marché immobilier en mutation

Conséquence, le marché immobilier tend à se transformer : de grandes villas sont ainsi reconverties en plusieurs espaces individuels, des biens meublés - auparavant dédiés à la location saisonnière - sont désormais proposés à la semaine ou au mois aux télétravailleurs. Et il en est de même pour l'immobilier de bureau, avec la multiplication des espaces de coworking (une centaine répartie entre Ténérife et la Grande Canarie). Quant aux investisseurs : « Il n'y a pas de profil type, j'ai toute sorte de demandes, constate Luc Boisselier. Les retraités sont quand même moins présents, surtout en raison des déplacements. » Ces demandes concernent essentiellement des appartements (à partir de 100 000 €), et parfois des fincas (à partir de 120 000 € à plus de 1 million, selon leur état ou leurs prestations). « Les opportunités sont nombreuses et il est possible de se faire vraiment plaisir, indique le dirigeant. Tout dépend de la zone où l'on achète. » À propos des zones où investir justement : sur l'île de Gran Canaria, Las palmas remporte toujours un franc succès, et sur Ténérife, « Le sud concentre toujours 80 % des demandes que je reçois, indique Luc Boisselier. Mais le nord - avec les villes de Santa Cruz et de Buena Vista del Norte - attire bien plus qu'avant. La vie économique ne s'y est en effet jamais arrêtée, même si elle a aussi souffert du confinement. On y trouve en outre de plus en plus d'activités ou commerces correspondant aux attentes d'un tourisme plus slow. »

Photo | Reiseuhu on Unsplash

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