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OPINION

Changement de paradigme pour l'immobilier : pas de pensée unique !

Gouverner c'est prévoir

Pour suivre leur capitaine, les marins ont besoin d'avoir confiance en sa compétence. Il en va de même dans nos entreprises. Nos salariés ont besoin de cette confiance en leur patron. Il devrait en être de même des administrés d'un pays dans leur gouvernement. La période que nous vivons a cela de particulier qu'elle est tout à fait nouvelle, brutale, anxiogène et indéterminée. Son issue n'est à ce jour, connue de personne. Ses effets à moyen ou long terme sur l'économie en général seront énormes. Bien malin qui peut aujourd'hui faire des prévisions précises dans ce domaine.

QU'EN SERA-T-IL DE L'IMMOBILIER ?

Nous avons encore tous en mémoire les prévisions catastrophiques, au printemps dernier, des experts du sujet qui anticipaient une chute des prix et un repli de l'activité... !

Deux confinements et trois couvre-feux plus tard, la réalité leur a donné tort.

L'immobilier en sort jusqu'à présent « miraculé » pour reprendre la terminologie actuelle de Laurent Vimont, Président de Century 21 France.

Mais afin de répondre à cette épineuse question, il nous faut tout d'abord distinguer les différentes familles d'immobilier.

Sans aucun conteste, le commerce de toute taille, mis à part quelques exceptions de commerces de première nécessité, souffre profondément du manque d'activité. Les conséquences seront dévastatrices. Le recours aux PGE ou aux aides et les remises d'échéances voire de loyers n'y suffiront pas. Le marché des locaux commerciaux est et sera durablement impacté. Nous devons nous attendre à des réajustements de loyers, des locaux à vendre en nombre et des prix négociés à la baisse.

Le télétravail génère pour sa part des arbitrages importants en réduction d'occupation de surfaces de bureaux. La règlementation spécifique du marché de bureaux permettra plus facilement selon les cas des renonciations au renouvellement des baux, laissant des surfaces non occupées assez rapidement. Dès lors, les investisseurs devront anticiper les réductions, les renégociations et les relocations. Concernant le logement, les besoins de nos concitoyens demeurent.

Il nous faut loger les 67 millions d'habitants de notre pays. L'augmentation régulière de ce nombre, celui des familles monoparentales, celui des mutations, participent toujours à ce besoin primordial après la santé et l'emploi que nous avons tous.

Plus que le volume, c'est le niveau des prix (d'acquisition ou de prise à bail) qui sera impacté. Se pose donc l'évolution de la solvabilité de nos acquéreurs et (ou) locataires. Les cessations d'activité prévisibles d'un nombre conséquent de PME, engendrent déjà une augmentation du nombre des demandeurs d'emploi. Baisse d'activité synonyme de baisse du pouvoir d'achat, qui, nous le voyons déjà, resserre la politique de distribution de crédit aux primo-accédants. Hors moins de primo-accédants, moins de secundo-accédants.

C'EST L'INCIDENCE SUR LE FAMEUX PARCOURS RÉSIDENTIEL...

Les locations meublées de tourisme, souvent associées au nom d'une plate-forme mondialement reconnue, voient elles aussi leur développement remis en cause.

Par contre il est à parier que la terre, le foncier, les forêts et les vignes représentant encore plus des valeurs refuge, devraient jouer leur rôle sécuritaire.

Autant de domaines qui évoluent différemment en fonction de leurs marchés locaux, de leurs règlementations spécifiques et de leurs adaptations aux attentes environnementales.

Encore une fois la solution n'est pas la pensée unique.

Forts de notre culture, de la diversité de nos territoires et de la pluralité des besoins, c'est à nous professionnels de développer notre capacité à inventer ce nouveau paradigme. Digitalisation, click and collect, réunions en visio-conférence ou bien des services sur mesure pour une clientèle qui a raison d'être de plus en plus exigeante, voici notre seul salut. Donc industrialisation peut-être, mais en gardant une approche client, une approche humaine où chaque personne représente autre chose qu'un simple numéro...

Croire en l'avenir, c'est croire en l'homme. C'est croire en la capacité de chacun à se réinventer, se remettre en question. Chacun individuellement et non pas en courbant tous l'échine sous le poids toujours plus lourd de la dictature centralisatrice de la sinistrose...

Ceux qui sauront résister à la sinistrose sortiront le mieux de la crise.

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#Logement

#Évolution

#Confiance

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