La résilience du marché de l'immobilier

EDITO

Qui l'eut cru ? Crise sanitaire, économique et sociale, 102 jours de confinement, des agences fermées douze semaines au total sur l'ensemble de l'année : le tableau était plutôt sombre pour réussir l'année 2020. Comme beaucoup d'autres secteurs, celui de l'immobilier aurait pu être frappé de plein fouet par la violence de la crise qui secoue le pays depuis neuf mois maintenant. A juste titre, beaucoup avaient redouté un effondrement du marché durant cette année chaotique. Pourtant, dans un contexte défavorable, le marché, facilité par des taux toujours plus bas, a fait preuve de résilience et de solidité. Il a fallu, il est vrai, appliquer le vrai sens des mots patience et adaptation. Bon nombre de professionnels se sont retrouvés en difficulté. Mais à l'arrivée, ses résultats sont honorables. Au point que certains n'hésitent pas à qualifier le marché de l'immobilier de miraculé de cette année 2020.

En termes de chiffres, cela donne une année même correcte. Selon les anticipations du Conseil supérieur de France, 2020 pourrait s'achever sur un total d'au moins 960 000 transactions immobilières, peut-être même 990 000. Ce résultat est finalement assez proche du record de 2019 où 1,06 million de ventes avaient animé le marché. Pour rappel, en 2010, le volume de transactions était de 710 000. Cette année a aussi été marqué par la digitalisation de la profession. Un virage que beaucoup ont su prendre, comme l'attestent ces résultats. Les agences, qui avaient pu maintenir leur activité en mars-avril, grâce au digital, ont su profiter du rattrapage de l'été, ce qui leur permet de réaliser une bonne année. Oui, la digitalisation de la profession est à présent une réalité.

Pour les futurs acheteurs, la bonne nouvelle est venue juste avant Noël. En effet, les autorités financières ont décidé de fixer le taux d'endettement maximal à 35% au lieu de 33%. Cela pourrait permettre le retour de certains ménages exclus en 2020 même si un apport minimum semble encore indispensable. Ces comportements seront, bien entendu, conditionnés à la situation sanitaire du pays.