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TRIBUNE / A L'AFFICHE

Crédits immobiliers : le marché a le vent en poupe

2019 fut un millésime d'exception en matière de crédits immobiliers, les taux ayant permis à nombre d'acheteurs de concrétiser leur projet d'accession. 2020 s'annonce tout aussi spectaculaire, au moins pour le premier semestre. Bilan et perspectives avec Philippe Taboret, Directeur général adjoint de CAFPI courtier en crédits.

QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR L'ANNÉE QUI VIENT DE S'ÉCOULER ?

Pour le marché des crédits, 2019 a été une grande année avec des taux bas qui ont permis de soutenir le marché de l'accès à la propriété. Celui-ci s'est montré très dynamique, même pour les profils les plus modestes, notamment grâce à une forte proportion de primo-accédants, et à des organismes bancaires acceptant de prêter sur des durées plus longues et à des conditions plus souples. Ce dynamisme s'observe essentiellement sur l'ancien, le marché du neuf ne parvenant pas - quant à lui - à trouver son rythme... compte tenu du fait de la disparition ou de la diminution des aides à l'accession à la propriété (comme la fin de l'APL ou la baisse du PTZ...) Point positif en cette fin d'année, le rachat de crédits, très actifs les années précédentes, est de retour. Je note également l'augmentation du nombre d'emprunts des seniors qui, s'ils étaient jusqu'ici réticents à emprunter, se tournent plus facilement vers le crédit pour financer leurs investissements... l'immobilier étant plus avantageux que l'épargne bancaire. CAFPI a en tout cas profité de cette belle dynamique et l'année restera sans doute comme l'une des meilleures de notre groupe en termes de volume de crédits et de nombre de dossiers traités.

CE DYNAMISME DURERA-T-IL EN 2020 ?

Clairement oui, et il ne faut pas s'inquiéter de la petite hausse des taux observée en fin d'année. Elle n'est pas un changement de cap du marché. Elle est plutôt due aux bonnes performances des banques, qui ayant atteint leurs objectifs de performances pour 2019, ont légèrement remonté leurs barèmes. En 2020, les taux resteront durablement bas - au moins sur le premier semestre - les banques centrales – FED et BCE- étant très actives pour maintenir ceux-ci au plus bas et pour faire en sorte que les banques soient en capacité de répondre aux demandes des emprunteurs.

ET CONCERNANT LE MARCHÉ DE L'IMMOBILIER ?

La dynamique des crédits a fait augmenter les prix, particulièrement sur l'ancien en zones tendues. Mais ce contexte d'augmentation devrait bientôt s'apaiser, les centres des grandes villes - en dehors de Paris - étant en tension maximale... même s'il faut bien sûr considérer que tous les marchés ne sont pas égaux. D'autre part, et c'est une bonne nouvelle pour les investisseurs, le dispositif Denormandie dans l'ancien a été reconduit jusqu'au 31 décembre 2022 et élargi, ce qui permettra de renforcer l'offre locative et donc de faire baisser les prix de l'immobilier. Mieux, il s'applique désormais à l'ensemble du territoire et plus seulement aux centres-villes. En parallèle, j'espère une reprise du marché du neuf. Les 400 000 opérations de 2019 sont nettement insuffisantes, il faudrait parvenir à 500 000 opérations pour que l'offre augmente et qu'elle permette de rééquilibrer les prix. Dans ce contexte, le maintien du PTZ en zone B2 et C est une bonne chose, mais nous attendons également le retour de l'APL accession. Dérèglementation et libération du foncier, aides à l'accession à la propriété... Le soutien à la promotion immobilière est essentiel pour faciliter l'émergence de projets et pour permettre aux bâtisseurs de construire plus.

CERTAINES BANQUES ONT ROMPU LEURS RELATIONS AVEC LES COURTIERS EN CRÉDIT. CETTE DISCORDE VA-T-ELLE DURER ?

Sur ce point, je reste optimiste. Avec près de 40 % de parts de marché, notre métier est en pleine maturation. CAFPI est leader sur ce marché et je considère notre groupe comme le vaisseau amiral de la profession. Nous prenons plus de place, ce qui peut amener quelques tensions avec nos partenaires. Ce bras de fer existe depuis toujours entre les banques et les intermédiaires de crédit, mais il ne durera pas. Si certains établissements ont toujours du mal à accepter de collaborer avec nous, les temps changent : les emprunteurs ont modifié leur approche, ils attendent le conseil que nous leur apportons. Les courtiers ont su trouver leur place dans le coeur des clients, simplement parce que nous offrons un service que les banques n'offrent plus, avec plus de proximité, de disponibilité, d'écoute ou de comparaison. Il n'y a donc pas de risques pour nos activités, au contraire. À nous d'apporter toujours plus de sécurité à nos emprunteurs et de continuer à améliorer nos procédures. Pour moi l'année qui s'annonce se placera dans l'exacte continuité de 2019, avec une intermédiation encore accrue du rôle des courtiers en direction des particuliers et des professionnels de l'immobilier.

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