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TÉMOIGNAGE

Une grande absence - une grande présence - une grande question

A force de voir et entendre évoquer à peu près tous les sujets par les gilets jaunes, chacun s'est sans doute pris à rêver que « son » sujet serait central dans le grand débat et qu'il serait donc traité comme tel ... et que des mesures concrètes seraient immédiatement prises !

Utopie, bien sûr, car le bon sens recommandait de ne pas croire à une solution universelle, magique à tous les problèmes ; chacun savait qu'il y a des priorités, et c'est bien de celles-ci dont on doit parler. Or, qu'avons-nous entendu, à longueur de débat et de déclarations des manifestants ? Pouvoir d'achat, difficultés de fins de mois une fois le loyer payé, conditions précaires de logement, niveau des prix de l'immobilier et des loyers, mobilité difficile voire impossible même quand il s'agit de trouver un emploi etc...

Nous devons constater que, même si le terme n'a pas été massivement employé, le logement est l'élément central des préoccupations. Rien d'étonnant à cela : c'est depuis plus de trente ans le poste principal dans le budget des ménages. Alors, le Grand débat allait-il voir émerger ce sujet qui concerne tous les Français tous les jours ?

A défaut de l'exprimer directement face au président ou aux membres du gouvernement, ces derniers n'allaient-ils pas profiter de l'occasion, s'en saisir et déclarer le logement cause nationale ou urgence sociétale, ce qui revient presque au même si l'on y regarde bien ?

Hélas non ! Rien de tout ceci n'est arrivé et ce fut une occasion manquée de redonner le cap et d'affirmer la volonté de l'état de s'attaquer aux causes structurelles du déséquilibre entre offre et demandes, responsable de la pression sur les prix. Où en sommes-nous du fameux « choc de l'offre » ? L'état-providence qui peut tout, n'existe plus. Il est temps de faciliter les initiatives privées des investisseurs institutionnels qui doivent revenir sur le marché du logement. Il faut redéfinir une nouvelle classe d'actifs basée sur l'immobilier et le logement résidentiel, sans oublier un vrai statut du bailleur privé, dont l'appétence pour ce secteur ne s'est jamais démentie. Oui tout ceci est possible, à condition d'inscrire cette volonté dans la durée, la simplicité normative et règlementaire et la stabilité des dispositifs. A cet égard, saluons l'action de notre ministre J. Denormandie et notamment son dispositif visant à la rénovation énergétique des logements. Mais il faut aller plus loin, tant les besoins et les disparités ne cessent de grandir, et les écarts de se creuser. Le logement outil d'intégration sociale et de perspectives vraies, c'est possible !

Après la grande absence évoquons maintenant la grande présence ! Son nom est partout, sur toutes les lèvres, dans tous les débats ; chacun pense en avoir une idée précise et peut nourrir une stratégie efficiente, chacun sait qu'il ne peut faire seul. Mais alors, que faire, quoi faire de ce mot de quatre lettres : DATA ? Singulier ou pluriel ? Peu importe ! Le mot est lancé, que pouvons-nous, que devons-nous en faire, comment, avec qui, jusqu'où ? etc...

La question est partout, et chacun, sans doute, y réfléchit et se demande comment en tirer avantage avant les autres. Le digital et le numérique ne peuvent se comparer à des numéros de magie, mais ils représentent une capacité sans précèdent de regroupement de données, de capacités de stockage, de sources nouvelles d'information et, in fine, de meilleure compréhension des besoins de nos clients, donc contribuent à écrire notre feuille de route commerciale.

Il faut distinguer au moins deux types de données : celles de type « organiques » et celles liées aux individus. Dans la première catégorie, on retrouve les informations sur les prix de vente et de location des logements. L'ouverture récente par la DGFIP des données de transactions (dite DVF) est un évènement que l'on aurait tort de considérer avec légèreté. Elle marque au contraire un vrai tournant et un changement de paradigme de l'état, avec un accès libre pour plus de transparence. C'était déjà dans les cartons d'Emmanuel Macron, alors Ministre de l'économie, qui considérait que la donnée publique doit être aisément accessible ...au public.

Ce faisant, la France n'est pas pionnière, comparativement à d'autres pays, tels les Etats-Unis ; elle ne fait que rattraper son retard, mais mieux vaut tard que jamais. Le dispositif peut et doit être amélioré. En effet, parler de prix de vente conclue, est certes intéressant, mais à M moins neuf mois, ne reflète pas l'actualité du marché qui a largement le temps de changer. Et les professionnels de l'immobilier ont, à portée de mains (ou de claviers) une énorme opportunité de façonner le maillon manquant des prix offerts et des prix convenus dans leurs avant contrats ! Ces données sont fiables car le professionnalisme des agences se traduit par un très faible taux d'annulation de ces actes sous seing privé, dont la valeur statistique peut être retenue. Cet élément de complémentarité est essentiel, si l'on considère l'objectif majeur d'une parfaite information de nos clients, de la transparence et de la fluidité de notre marché. Certes, nous n'en sommes pas encore là, et, à ce jour, les données sont plutôt éclatées et difficilement accessibles, donc difficiles à exploiter. Elles reflètent, disons-le, l'organisation institutionnelle et professionnelle de notre industrie.

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#Grand débat/grand absent

#Data

#Plateforme commune

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