POINT DE VUE

LES TAUX D'EMPRUNT EN BAISSE,UN CERCLE VERTUEUX POUR LE MARCHÉ ?

En dépit d'une baisse soutenue depuis plusieurs mois, les taux d'emprunt immobilier continuent encore de chuter. Une dynamique qui, malgré la réouverture des banques aux emprunteurs, ne relève toujours pas le marché du logement.

Selon le dernier observatoire Crédit Logement / CSA, les taux d'emprunt avaient atteint leur valeur plancher en juillet dernier en s'établissant à 2,7 % en moyenne (hors assurances). Un record historique, pourtant dépassé en août avec des taux se fixant à 2,68 %, qui semble bien parti pour durer encore quelques mois. « Je présage une remontée des taux vers courant 2015. Aujourd'hui tous les paramètres sont réunis pour que la situation de baisse se poursuive. De toute façon, les taux ne remonteront pas tant que la croissance n'aura pas repris » analyse Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi.

40 points perdus depuisdébut 2014

D'avis d'experts, cela fait près de 60 ans que des taux aussi bas n'avaient pas été observés dans l'Hexagone.

Ils ont en totalité perdu près de 40 points (0,4%) en seulement huit mois. Ils ont ainsi décliné dans le neuf à 2,69 % en août contre 3,08 % en décembre 2013, se sont établis dans l'ancien à 2,67 % en août contre 3,08 % en décembre dernier, et se sont également effondrés dans les crédits travaux à 2,72 % en août contre 3,12 % en décembre 2013.

En tout, ce sont ainsi 97 % des foyers emprunteurs français qui ont pu obtenir des taux inférieurs à 3,5 % pour satisfaire leur projet immobilier.

Les banques plus enclinesà prêter

Alors que les banques s'étaient révélées plus protectionnistes lors de ces précédentes années de crise, elles affichent aujourd'hui un nouveau visage et se montrent plus promptes à accepter les dossiers des emprunteurs.

Une reconquête du client impulsée par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui, en abaissant son taux directeur à 0,15 % en juin puis à 0,05 % en septembre, a permis aux banques de reconstituer leurs marges.

« Actuellement la BCE soutient l'activité des systèmes financiers en faisant tourner la planche à billets. Ce ne sera pas toujours le cas. Elle a clairement indiqué qu'elle s'adapterait pour lutter contre la déflation. On n'est pas à l'abri d'une remontée inattendue des taux » prévient Philippe Taboret.

Pour l'heure, les banques acceptent la quasi-totalité des demandes de financement car elles se savent moins preneuses de risques.

Malgré tout, selon le baromètre Crédit Logement / CSA, la production de nouveaux crédits n'a pas explosé.

Elle a au contraire été freinée de 3,7 % par rapport à l'an passé, et le nombre de prêts bancaires a reculé de 5,6 %.

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