ENQUÊTE
Post crise, le marché de la vente est devenu celui de l'expertise
Une valse à trois temps
Néanmoins si tous le monde s'accorde à dire que 2008-2009 a été une des périodes les plus difficile leurs discours varient tant dans la proportion des répercussions de la crise que sur les retombées actuelles. Chez Century 21, Laurent Vimont, président du réseau considère que la crise n'est pas passée car «l'ensemble des acteurs est confronté à des conditions de marché nouvelles » et ajoute : «qu'il faut être attentif au niveau des prix ». Guy Hoquet, va jusqu'à affirmer « qu'il n'y a pas une crise mais un blocage de l'activité entre novembre 2008 et mars 2009 car très vite les agences ont retrouvé un chiffre d'affaires convenable». Il concède néanmoins que ses agences ont vu leur chiffre d'affaires stoppé durant cette période avant de renouer aujourd'hui avec la croissance. Concentrés, les différents réseaux ne sont pas pour autant euphoriques face à la conjoncture actuelle. Ils savent que les frémissements de la reprise peuvent s'arrêter ou basculer à la baisse «très rapidement » comme le souligne Bernard Cadeau. L'appréciation et les coups d'oeil jetés sur les oscillations du baromètre des prix, confirme la prudence avec laquelle les acteurs immobiliers abordent cette période. Laurent Vimont évoque une valse à 3 temps pour caractériser l'ajustement des prix aux volumes de bien «dans les mois qui viennent les prix devraient augmenter.
Les réseaux attirent
Pour beaucoup, néanmoins « la crise semble avoir été salutaire en ce sens où elle a épuré le marché ». Bon nombre d'agences qui existaient avant 2008 ont disparu en 2009. Les agences qui n'avaient pas de vision à long terme, qui n'avaient pas une bonne connaissance du métier, ni la vocation ont disparu. Une conséquence qui a joué sur l'augmentation de part de marché des agences survivantes. « Les personnes qui franchissent le seuil de nos agences quelque soit le réseau, veulent avoir à faire à des professionnels », souligne Olivier Alonso qui déclare qu'à l'heure actuelle selon une enquête Ifop datant du 10 janvier 2010 « 98% de sa clientèle est satisfaite des prestations actuelles ». Avec la disparition de nombreuses agences, souvent indépendantes, cette période est également marquée par le retour de nombreux indépendants vers les réseaux. Les raisons de cette ré-affection s'explique en partie par leur envie de bénéficier de la notoriété du groupe tant en termes d'image qu'en termes d'apport d'outil techniques et de formation. Le directeur de Guy Hoquet explique vouloir intégrer de plus en plus d'indépendants dans son réseau qu'il considère comme plus solide du fait de leur antériorité. De leurs côté les réseaux ont également été amené à repenser leurs propres modes de fonctionnement. Pour réajuster leurs coûts, les réseaux ont réorganisé leurs effectifs, parfois à la baisse tout en redéfinissant leurs offres de services pour mieux répondre à la demande de leurs clients. Orpi avec -25% d'effectif a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 65% sur 2009. constate de la même manière l'effet salvateur d'une gestion plus sereine des coûts et du personnel au regard de son chiffre d'affaires en croissance.
Un marché d'experts
Il parle de méthode Guy Hoquet pour fidéliser et accroître sa clientèle. Une méthode qui passe par un vrai suivi des dossiers et l'utilisation de logiciel plus pointu, qui met en corrélation l'offre et la demande afin de déterminer le prix le plus juste. Idem chez ERA Immobilier qui tente d'établir la valeur juste d'un bien en croisant une cinquantaine de critères. Chez L'ADRESSE, les statistiques de la formation on augmenté de + 30% entre 2009 et 2010.
Des acquéreurs de mieux en mieux informés
Que ce soit la résultante de la crise ou non, les acquéreurs sont en tout cas plus exigeants et les agences le savent. Plus aguerris, mieux informés grâce à Internet, ils connaissent extrêmement bien le marché. « Ils veulent être conseillés à la hauteur de leurs attentes avec de vrais experts proches d'eux » souligne Bernard Cadeau. Chez Orpi, on insiste sur un des enjeux fondamentaux de la profession qui passe par l'accompagnement du client dans ses démarches en offrant un vrai travail d'expertise. ERA Immobilier explique l'importance du fichier commun dans l'intérêt de l'acquéreur : « la crise nous a fait prendre conscience de la nécessité de collaborer entre nous et de partager les informations afin d'être plus souple, plus adaptable aux besoins pour proposer une offre en adéquation avec la demande ».
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