N°12
déc 2009 Jan 2010

Les capitales Européennes toutes égales face à la crise

Mots clés : Europe | Crise | Différence

Budapest Si dans de nombreuses capitales européennes, les prix de l’immobilier chutent… certaines résistent encore. Une enquête Era immobilier réalisée sur 19 pays en fin d’année 2009 rend compte de fortes disparités partout en Europe. Tour d’horizon.

La plupart des états membres de l’Union Européenne ont été heurtés de plein fouet par les effets économiques de la crise. Entre 2007 et 2008, le nombre de transactions a particulièrement chuté en France (746 000 contre 928 000), en Bulgarie (309 788 contre 450 000), en Italie (686 587 contre 806 225), au Portugal (173 600 contre 220 000) et en Irlande (59 500 contre 85 000). Seules exceptions : l’Allemagne, l’Autriche et la Belgique. Soit grâce à l’absence de cycles immobiliers et à l’encadrement de l’emprunt par les établissements financiers, soit grâce à un taux de croissance modeste, des taux d’intérêts bas et de banques enclines à prêter, ces trois pays n’ont subi qu’une relative stabilisation début 2009 (-5 500 transactions en Autriche, -1 204 en Belgique), voire une légère hausse pour l’Allemagne (492 000 contre 470 000), avant de reprendre leur rythme habituel. Mais le chiffre le plus parlant et qui fait toute la différence, en cas de crise, reste bien évidemment le prix.

Les prix, un autre signe distinctif

Les plus durement touchés au niveau des prix en 2009, mis à part Dublin en Irlande, ont été les capitales espagnole et britannique.

Plombé par une hausse du chômage à deux chiffres et une sur-offre de logements, l’immobilier espagnol et notamment à Madrid, continue aussi de s’effondrer. Entre janvier et septembre 2009, la baisse des prix de l’immobilier a atteint 17 % sur l’ensemble du pays : avec des replis de près de 20 % dans les principales villes du pays, comme Madrid ou Barcelone. En fonction des surfaces, la baisse n’est pas la même. Elle est plus importante pour les petites surfaces. De surcroît, selon le portail immobilier Idealista les prix des locations chuteraient davantage que les prix des propriétés.

Les pays anglo-saxons ne sont pas non plus épargnés : au cours du premier semestre 2009, les prix londoniens ont perdu 3 % (soit près de 25 % sur un an) et à Dublin 7 %.

Concernant Londres, si la crise immobilière a atteint le marché londonien de manière vive, il y a de véritables opportunités à saisir dans la capitale britannique, côté location. Ce marché s'y porte plutôt bien, avec une hausse moyenne des loyers d'environ 20 % en deux ans. Avec le rééquilibrage de la livre sterling vers l'euro, cette conjoncture de crise rend le marché de l'immobilier londonien particulièrement attractif pour les investisseurs français, ce qui n'était plus arrivé depuis longtemps. Côté ventes, d’après une étude de la RCIS, les acheteurs sont enfin un peu plus nombreux en fin d’année, un phénomène qui touche toute la Grande Bretagne et plus particulièrement Londres.

L’intérêt des acheteurs commence à se faire ressentir sur le volume des ventes immobilières même si celui-ci reste encore à des niveaux historiquement bas. D’après le fisc britannique, le nombre de transactions immobilières aurait augmenté de 40 % en mars 2009.

Londres

Dans les pays voisins, on a noté un signe évident de la dégradation sociale due à la crise : le nombre de locataires a été en très forte augmentation. A Dublin et à Lisbonne, cette hausse a d’ailleurs frôlé les 200 %.

Face à ces capitales durement touchées par la crise, quelques grandes villes font encore preuve de résistance. C’est le cas de Bruxelles, qui selon Era bénéficie toujours d’une solide demande locale. Citons aussi Genève en Suisse ou Istanbul en Turquie où l’accès à la propriété des investisseurs étrangers est facilité.

En Allemagne, Berlin a quant à elle une évolution assez atypique par rapport à ses proches voisines. Le secteur immobilier est encore en plein essor aujourd’hui et Berlin reste la capitale de l’immobilier bon marché où les prix n’ont pas baissé et restent pourtant très abordables. Elle affiche des prix au m² qui défient toute concurrence. Ainsi les prix évoluent entre 1000 et 2500 € pour les très bons emplacements. C’est très intéressant pour tous les investisseurs ou expatriés qui souhaitent diversifier ou investir une partie de leur portefeuille.

Enfin, et à en croire le réseau immobilier Era, Paris fait de son côté encore figure de place forte… Mais si les prix se maintiennent globalement dans la capitale, cette bonne tenue cache aussi de fortes disparités selon les arrondissements et les biens.

LES CAPITALES LES PLUS CHERES D'EUROPE

Les pronostics pour 2010

Stockholm

Les pronostics concernant la durée des effets de la crise sur l’économie et le marché de chaque pays restent aléatoires. L’avenir est assez sombre pour l’Irlande dont la Banque Centrale envisage une croissance négative de 3 % en 2010, ce qui stabiliserait au mieux les prix à 40 % en deçà des records atteints en 2006. En Suède, à Chypre et en Roumanie la baisse devrait également se poursuivre. En revanche, Era reste confiante concernant les autres pays et ce, malgré l’absence d’amélioration avant mi 2010. Avec le recul nécessaire à l’examen d’une situation de crise, le réseau d’agences estime que ce renversement de tendance a déjà des effets bénéfiques sur les marchés. En stoppant net l’augmentation outrancière des prix de l’immobilier, il a déjà permis l’éviction des spéculateurs et autres opérateurs- amateurs.

LE MARCHÉ DU HAUT DE GAMME EUROPÉEN A ÉGALEMENT SOUFFERT, SAUF A PARIS

Le marché immobilier de luxe international n'échappe pas à la crise. Même si selon la dernière étude du groupe Barnes, société immobilière française, spécialisée dans les biens internationaux de prestige, «les grandes capitales européennes restent rassurantes en terme d'investissement ». Depuis un an, leurs prix au m² a fondu. En revanche, Paris est la ville qui tire le mieux son épingle du jeu. Les prix des biens haut de gamme n'ont baissé que de 10 à 15 % par rapport à septembre 2008. Le groupe Barnes analyse que «le comportement de nos clients vendeurs et acquéreurs nous porte à croire que cette crise financière et économique sans précèdent a paradoxalement « sauvé » l'immobilier de qualité parisien devenu la meilleure « valeur refuge » du moment. De plus, pour les biens immobiliers de qualité, « nous constatons une grande stabilité des prix, dont la baisse s'est enrayée depuis plus de trois mois. La reprise très nette des transactions depuis avril 2009 semble indiquer que nous avons atteint un palier », explique le groupe Barnes. A Paris, plusieurs quartiers sont particulièrement prisés. C'est le cas de Paris Rive gauche et centre, considérés comme des valeurs sûres en période de crise, et les beaux quartiers de l'ouest parisien ainsi que la banlieue ouest. Dans les quartiers de Rive gauche et centre, les biens les plus recherchés sont les surfaces comprises entre 60 et 120 m², ainsi que les biens d'exception de 250 à 500 m². Les arrondissements les plus en vue sont le 4ème, 5ème, 6ème et 7ème, où un bien de 138 m² avec 150 m² de jardin peut se vendre pour 1,5 million d'euros.

Prague

Camille Bosser

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Information de l'immobilier d'Expression #12

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